Comment VMware veut devenir une référence du Cloud public.
Le salut de VMware passera-t-il par le Cloud public ? Pat Gelsinger, son Pdg, en est persuadé. Et, avec Cloud Foundation et Cross-Cloud, l’éditeur se met en ordre de marche pour devenir l’unificateur des Cloud publics et privés et des applications traditionnelles.
Selon VMware, qui tient en ce moment son événement européen (VMworld) à Barcelone, le Cloud public représentait en 2006 2 % de l’informatique mondiale, contre 98 % pour les systèmes traditionnels. Il gérait alors 28 millions d’applications. En 2011, 80 millions d’applications étaient prises en charge, soit 7 % pour le Cloud public, contre 6 % pour le Cloud privé et 87 % pour l’informatique classique. En 2016, ce sont cette fois 160 millions d’applications dont l’exécution est assurée par le Cloud public (15%); le Cloud privé pesant 12 % et les infrastructures traditionnelles 73 %. « Le point d’inflexion se produira en 2021, précisément le 29 juin à 15h57 CET», prédit en plaisantant Pat Gelsinger, Pdg de VMware lors de sa présentation inaugurale de VMworld Europe. « Alors, nous parviendrons à un équilibre entre le Cloud (30% public et 20% privé pour 250 millions de workloads) et les infrastructures classiques. Enfin, en 2030, la répartition sera de 52% pour le Cloud public et 29% pour le Cloud privé, contre 19% pour les systèmes traditionnels. »
Pour VMware (et d’autres), l’avenir est donc clairement au Cloud public, sans négliger le Cloud privé. L’avenir s’annonce donc radieux pour le leader de Cloud privé. Mais, parce qu’en temps de paix, il faut parfois préparer la guerre, VMware a travaillé à une solution pour gérer à la fois les applications traditionnelles et les nouvelles applications digitales pour un système d’information harmonieux.
Shadow IT et déresponsabilisation des métiers
D’après une l’enquête récente menée par The Economist Intelligence Unit, tous les métiers seraient en train de se transformer en une sorte de service informatique spécialisé. La conséquence ? « Les entreprises utiliseraient en moyenne 175 applications ou services Saas, 8 Cloud différents et 8 systèmes de sécurité », énumère Pat Gelsinger. « Les métiers s’attendent à ce que la DSI assume la responsabilité de tout cet ensemble très complexe, pourtant choisi et déployé par eux ! Vous ne contrôlez donc rien, et devez malgré tout en assumer la responsabilité ! » L’effet boomerang du Shadow IT en quelque sorte… Bien entendu, VMware entend se positionner pour résoudre ces difficultés avec ce qu’il présente comme une solution universelle.
Les deux armes de VMware
Pour y parvenir, l’éditeur a fait évoluer à grands pas sa stratégie de Software Defined Datacenter (ou SDDC). Avec l’annonce de VMware Cloud Foundation, l’offre qui incarne sa stratégie en la matière et qui réunit au sein d’une même plateforme la puissance de calcul avec vSphere, le stockage avec vSAN et le réseau et la sécurité avec NSX, le tout supervisé et géré via vRealize Suite. Sans oublier vSphere Integrated Containers ou VMware Integrated OpenStack, pour assurer l’ouverture à d’autres Cloud et environnements, ou encore VMware Horizon, pour gérer des espaces de travail virtualisés sur divers terminaux.
Mais au-delà de cette nouvelle suite, le leader toutes catégories du Cloud privé entend bien se positionner plus fermement sur le Cloud public. Au-delà de son offre vCloud Air (ses quelques datacenters, aucun en France) ou de vCloud Air Network (Cloud public assuré par un réseau de partenaires, 400 selon l’éditeur). Pour devenir un acteur de référence du Cloud public, appelé à représenter la plus grande part du marché de l’hébergement estimé à 99 milliards d’euros en 2021, contre 54 en 2016, VMware doit se diversifier.
Unifier et devenir dépendant ?
Une diversification qui passe par de nouveaux services de sa plateforme, baptisés Cross-Cloud Services. Il s’agit de disposer d’un environnement d’exploitation commun pour les Cloud privés et publics. L’architecture VMware Cross-Cloud est un ensemble de services fournis à travers VMware Cloud Foundation, afin de centraliser la gestion, les opérations, le réseau, la sécurité et la gestion des données pour un ensemble de cloud ou d’environnements IT. Pour accéder à ces services, il faut soit installer Cloud Foundation dans les datacenters concernés, soit recourir à des jeux d’API. Une approche qui peut convenir à tout type de Cloud : IaaS, PaaS…
Quoi de mieux, en complément, que de pactiser avec les leaders du secteur ? D’où l’accord avec IBM, qui peut installer VMware Cloud Foundation dans ses datacenters SoftLayer (voir notre article), ou, plus récemment, le partenariat avec AWS. Deux acteurs importants du Cloud, très intéressés par une alliance avec un leader du cloud privé qui représente une porte d’entrée vers les grandes entreprises souvent réticentes face au Cloud public.
VMware entend bien convaincre le marché que ses Cross-Cloud Services (et donc son SDDC Cloud Foundation) sont LA solution d’unification des Cloud VMware, IBM et AWS, mais aussi Azure, Google et autres. Cette stratégie est à même d’enlever une épine du pied des DSI… mais soulève tout de même des questions en matière de dépendance des entreprises à l’éditeur phare de la virtualisation. Cross Cloud devrait être disponible courant 2017.
En savoir plus sur http://www.silicon.fr/vmworld-vmware-devenir-reference-cloud-public-160527.html#iUMz4yPJ8J5bPK9z.99
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